Camille Almand et la blanchisserie de fil


Les plus anciens de la Séguinière se souviennent d’une immense cheminée qui s’élevait, près des bords de la Moine, non loin du vieux pont. A cet endroit,  se trouvait la blanchisserie Almand. Les frères Almand, Théodore et André sont venus s’installer dans notre commune, vers1860-1861, après le sinistre de leur blanchisserie à vapeur qui était située auparavant à Cholet près de la paroisse St Pierre. De retour de la guerre de 1870, Camille Almand, fils de Théodore, prend la suite de la blanchisserie et modernise la chaudière.  Celle-ci avait été commandée (achetée?) à l’Exposition Universelle de 1867 de Paris par son père et son oncle.

 

Camille Almand, né à Cholet le 18 mai 1846, ne manquait pas de courage.

 

Un article dans l’intérêt Public du 2 septembre 1883 parle de lui : alors qu’il se baignait dans la Moine à Vieilmur en compagnie d’un ami, Maximin Badreau ; celui-ci, à peine rentré dans l’eau, coulait à pic. Camille vint à son secours mais Maximin Badreau était déjà décédé. Le médecin a conclu qu’il était sans doute mort d’une rupture d’anévrisme en descendant dans la Moine.

Une autre fois, dans la nuit du 22 au 23 janvier 1888, un violent incendie  se déclarait dans le grenier de Mr. Baron, jardinier à la Séguinière. Celui-ci donna l’alarme, bientôt tous les habitants du quartier se précipitèrent afin de porter secours. M. Almand amena sa pompe à incendie qui fut mise en batterie. Et pour mieux diriger la manœuvre, il monta dans le grenier bien que celui fût envahi par les flammes. Enfin, après une lutte acharnée, le feu n’inspira plus d’inquiétude.

 Il s’était marié avec la fille d’un de ses clients, Evangeline-Héloïse Gatouil. Trois filles sont nées de cette union. Durant sa vie, Camille Almand a été Président de la Société de Secours Mutuel, ex. Lieutenant du 29ème régiment des Gardes-Mobiles en 1870, Conseiller Municipal et bien sûr patron de la Blanchisserie

Camille Almand est décédé le 12 avril 1895 ;  il sera emmené, le lendemain, dans sa dernière demeure au cimetière de Cholet.

 

M. le Docteur Léon Pissot, ancien aide-major au 29ème Gardes-Mobiles, Maire de Cholet mais aussi fondateur et Président de la SLA (Société Lettres et Arts) lui rendit hommage par un long discours en tant que compagnon d’armes. Voici les dernières paroles prononcées pour son éloge funèbre: « Lieutenant Almand, repose en paix, tu as servi noblement ton pays au moment du danger. Cela te sera compté dans l’éternité ! »

Un an plus tard, sa femme faisait face à un incendie qui s’était déclaré dans la blanchisserie au niveau de la chaudière à vapeur. Bien que  les dégâts ne semblèrent pas très importants, la blanchisserie a eu du mal à se relever de ce sinistre, et celle-ci a fermé ses portes au début du 20ème siècle.

 

Deux ouvriers ont eu la Médaille d’honneur de l’industrie : M. François Samson, camionneur a eu la médaille le 8 janvier 1899 et M. Pierre Bazin, contremaître a eu la médaille en janvier 1900.